jeudi 28 août 2008

Wall-E d'Andrew Stanton, 2008


Et Apple créa la femme...

La première partie de "Wall-E" est un superbe Chaplin numérique, plein de poésie et de burlesque.
Joli croisement entre un Caterpillar et une paire de jumelles, le personnage principal ne paie pas de mine, et pourtant, il a le charisme inexplicable de son grand frère spirituel E.T. Occupé à nettoyer sans relâche une planète bleue ensevelie sous les déchets, Wall-E semble très seul dans ce paysage monochrome aux reliefs magnifiques et décadents. Alors bien sûr quand arrive LA femme, celle que Dieu a créé, il en tombe immédiatement amoureux. Eve est une ravissante poupée carrossée comme un Mac et aux performances technologiques impressionnantes. Certes, notre petit robot cabossé fait pâle figure à côté mais il est bourré de charme et il va en user. Débute alors un merveilleux ballet aérien et muet entre les deux étrangers qui vont apprendre à s'apprivoiser. Méfiante, elle lui tire dessus. Persévérant, il lui offre tous ses trésors récoltés dans les décharges. Intriguée, elle fronce ses beaux yeux bleus. Grand prince, il la couvre de bijoux (cf photo).
Ils sont seuls au monde, ils n'ont pas d'histoire. Plus rien n'existe avant eux, autour d'eux, rien que leur danse gracieuse et leur relation qui se déploie sous nos yeux. Car c'est ainsi que vivent les amoureux, leurs corps en mouvement dans un espace indéfini fait de légèreté et de bonheur infini.
La première partie de Wall-E est définitivement un moment d'émotion pur, gratuit et sans aucune psychologie. Du vrai cinéma.
La seconde partie, dans l'espace, ne présente, à mon sens aucun intérêt. L'univers est moche, le propos convenu et grossier. Voilà 45 minutes qui, si on les supprimait, feraient de Wall-E l'un des plus beaux moyen-métrages d'Hollywood.

2 commentaires:

Unknown a dit…

excellent conclusion .. tu ne parles pas assez de la musique cependant et c'est dommage ;-)

Anonyme a dit…

c'est ainsi que vivent les amoureux, leurs corps en mouvement dans un espace indéfini fait de légèreté et de bonheur infini... ça sent le vécu .